Un peu d’histoire…
Au XVème siècle, les ducs de Bourgogne essayent d’annexer la Principauté de Liège, enclavée entre
leurs territoires. Les villes liégeoises se battent pour défendre leurs libertés. Philippe Le bon réussit
à faire de son neveu, Louis de Bourbon, le prince-évêque mais celui-ci est très vite rejeté par la
population.
Les sanctions succèdent aux rébellions que Louis XI, roi de France, encourage d’ailleurs à coups de
belles promesses jamais tenues.
En 1465, les Liégeois perdent la bataille de Montenaeken. En 1466, Dinant est mise à sac avec beaucoup de
férocité.
En 1467, la défaite de Brusthem livre Liège à Charles Le Téméraire : les insurgés sont bannis, toutes les libertés communales
supprimées, les murs de la ville détruits, les impôts multipliés par sept, le Perron est transporté à Bruges. Les Liégeois sont
poussés à bout.
En 1468, à Tongres, Louis Le Bourbon observe ses indomptables sujets : les insurgés sont rentrés à Liège. Le Duc Charles
interdit tout dialogue avec les insurgés qui veulent que l’évêque de Liège rentre chez lui en maître et protecteur. Sous la
menace, les révoltés obligent le prince-évêque à plaider pour la paix. Le Duc de Bourgogne est très irrité contre les Liégeois qui
décident de l’attaquer.
Ainsi, le 22 octobre, 5000 courageux citoyens, épris de libertés, mais ignorant le métier des armes, se heurtent aux 40.000
hommes de guerre de Charles Le Téméraire. La défaite est inévitable. Six cents volontaires périssent dans le village de Lantin
pour protéger la retraite de leurs compagnons.
Le soir du 27 octobre, les Liégeois prévoient de surprendre leurs ennemis au cœur de leur campement Porte Saint Léonard.
Conduits par Jean de Wilde, les assiégés s’élancent contre les Bourguignons. Cependant, le nombre joue décidément trop contre
eux, leur offensive est contenue et le repli obligatoire. Sur les hauteurs de Sainte Walburge où loge le duc, le légat Onofrius tente
un dernier discours de clémence qui ne donnera aucun résultat.
La nuit du 29 octobre à la porte Sainte Marguerite, Gossuin de Streel et Vincent de Bueren et leur troupe bousculent les gardes.
Dès que les Bourguignons accourent, la mêlée est générale et dans la nuit, la confusion est totale. Sous l’effet de quelques
incendies, ils se regroupent et comme les archers écossais de Louis XI font merveille. Pour la petite troupe, c’est le massacre ou
la fuite.
Le lendemain, 30 octobre 1468, quand le duc Charles et le roi Louis entrent à Liège, la ville est morte. Mais le carnage commence
seulement. L’incendie de la ville dura sept semaines. Charles Le Téméraire ne laissa derrière lui que des décombres et un vaste
charnier.